La prise en compte des RPS au stade de l’Ă©laboration du PSE relĂšve de la compĂ©tence du juge administratif
Lâemployeur a une obligation de sĂ©curitĂ© Ă lâĂ©gard de ses salariĂ©s. Il doit notamment prĂ©venir les risques psycho-sociaux (RPS) au travail.
Estimant quâun employeur a manquĂ© Ă son obligation de prendre en compte les RPS dans un contexte de rĂ©organisation et de PSE, un syndicat a saisi le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Nanterre (devenu tribunal judiciaire depuis le 1er janvier 2020) pour obtenir la suspension du projet de rĂ©organisation. Le syndicat estimait que lâemployeur nâavait pas pris les « mesures dâidentification et de prĂ©vention des risques psychosociaux et de la souffrance au travail des salariĂ©s ».
A lâoccasion de ce contentieux, le prĂ©fet des Hauts-de-Seine a dĂ©posĂ© un dĂ©clinatoire de compĂ©tence en estimant que le contrĂŽle de la prise en compte des RPS au stade de lâĂ©laboration dâun PSE devait ĂȘtre opĂ©rĂ© par la DIRECCTE, sous le contrĂŽle du juge administratif.
Le PrĂ©sident du TGI ayant Ă©cartĂ© ce dĂ©clinatoire de compĂ©tence et statuĂ© sur la prise en compte des RPS par lâemployeur, le prĂ©fet a Ă©levĂ© le conflit.
Saisi de la question, le tribunal des conflits statue par une décision du 08 juin 2020 (T. Confl. 08 juin 2020 n° 4189).
Les magistrats annulent dâabord lâordonnance du TGI en ce quâil a statuĂ© sur le fond sans laisser au prĂ©fet le temps pour Ă©lever le conflit.
Ils tranchent ensuite le conflit de compĂ©tence en estimant quâil « appartient Ă lâautoritĂ© administrative de vĂ©rifier le respect, par lâemployeur, de ses obligations en matiĂšre de prĂ©vention des risques pour assurer la sĂ©curitĂ© et protĂ©ger la santĂ© physique et mentale des travailleurs ».
La DIRECCTE doit donc sâassurer de la rĂ©gularitĂ© de la procĂ©dure dâinformation et de consultation des instances reprĂ©sentatives du personnel dâune part, et du respect par lâemployeur des principes de prĂ©vention dĂ©coulant de lâarticle L. 4121-1 du code du travail dâautre part.
Le tribunal des conflits rappelle par ailleurs que le juge judiciaire reste compĂ©tent pour vĂ©rifier le respect par lâemployeur de son obligation de sĂ©curitĂ© lorsque la situation Ă lâorigine du litige est sans lien avec le projet de rĂ©organisation ou quâelle est liĂ©e Ă la mise en Ćuvre de celui-ci.