Le paiement dâune prime sur objectifs ne peut pas ĂȘtre conditionnĂ© Ă la prĂ©sence du salariĂ© au moment de son versement
Peut-on subordonner le paiement de la rĂ©munĂ©ration variable Ă la prĂ©sence du salariĂ© au sein de lâentreprise Ă une date dĂ©terminĂ©e ?
Dans un arrĂȘt rendu le 29 septembre 2021, la Cour de cassation a rappelĂ© les principes applicables : « si lâouverture du droit Ă un Ă©lĂ©ment de la rĂ©munĂ©ration affĂ©rent Ă une pĂ©riode travaillĂ©e peut ĂȘtre soumis Ă une condition de prĂ©sence Ă la date de son Ă©chĂ©ance, le droit Ă rĂ©munĂ©ration, qui est acquis lorsque cette pĂ©riode a Ă©tĂ© intĂ©gralement travaillĂ©e, ne peut ĂȘtre soumis Ă une condition de prĂ©sence Ă la date, postĂ©rieure de son versement » (Cass.soc., 29 septembre 2021, n°13-25.549).
Autrement dit, le droit Ă rĂ©munĂ©ration variable peut valablement ĂȘtre conditionnĂ© Ă la prĂ©sence du salariĂ© dans les effectifs Ă lâĂ©chĂ©ance de la pĂ©riode de travail correspondante. En revanche, lorsque le versement intervient postĂ©rieurement au terme de la pĂ©riode dĂ©terminĂ©e, il ne peut ĂȘtre fait Ă©chec au paiement de la rĂ©munĂ©ration variable au motif que le salariĂ© ne serait plus prĂ©sent dans les effectifs Ă la date de versement.
Prenons par exemple une prime annuelle sur objectif. La période de travail correspondante court du 1er janvier au 31 décembre N. Imaginons que le paiement de la prime est prévu au 31 mars N+1 :
- Le contrat de travail peut conditionner le droit Ă prime Ă la prĂ©sence du salariĂ© au sein des effectifs au 31 dĂ©cembre N. Dans un tel cas, si le salariĂ© quitte les effectifs avant cette date, il nâaura aucun droit Ă rĂ©munĂ©ration variable, mĂȘme au prorata (la situation serait toute diffĂ©rente si le contrat de travail ne subordonnait pas le droit Ă la prime Ă une date de prĂ©sence dĂ©terminĂ©e du salariĂ©, auquel cas la prime sâacquiĂšre au prorata du temps de prĂ©sence du salariĂ© dans lâentreprise) ;
- Mais le versement de la prime annuelle sur objectifs pour lâexercice N ne peut ĂȘtre conditionnĂ© Ă la prĂ©sence du salariĂ© au 31 mars N+1.