Négocier une rupture conventionnelle : attention au contexte dans lequel la convention est signée !
Pour mĂ©moire, l’existence d’un diffĂ©rend entre l’employeur et le salariĂ© au moment de la signature de la rupture conventionnelle n’affecte pas, en elle-mĂȘme, la validitĂ© de la convention.
Dans ce cas de figure, c’est au salariĂ© de prouver que ce contexte conflictuel l’a empĂȘchĂ© de donner librement son consentement lors de sa signature de la convention.
Ainsi, si le consentement peut ĂȘtre viciĂ© dans un contexte de harcĂšlement moral (Cass. soc., 28 janvier. 2016, n°14-10.308), la Cour de cassation prĂ©cise que ce contexte de harcĂšlement moral ne rend pas le vice du consentement automatique (Cass. soc., 23 janvier 2019, n°17-21.550).
Dans une décision du 4 novembre 2021, la Cour de cassation fait une nouvelle application de sa jurisprudence en annulant une convention de rupture signée dans un contexte de harcÚlement sexuel (Cass. soc. 4 novembre 2021, n°20-16.550).
Dans cette affaire, les juges relĂšvent quâĂ la date de la signature de la convention de rupture, lâemployeur Ă©tait informĂ© par la salariĂ©e de faits prĂ©cis et rĂ©itĂ©rĂ©s de harcĂšlement et quâil nâavait mis en Ćuvre aucune mesure de nature Ă prĂ©venir de nouveaux actes et Ă protĂ©ger la salariĂ©e.
Dans un texte contexte, la salariĂ©e, en situation de violence morale, « nâavait eu dâautre choix que dâaccepter la rupture et nâavait pu donner un consentement libre et Ă©clairé ».
Soyez donc vigilant au contexte dans lequel vous signez une rupture conventionnelle : si des faits de harcĂšlement moral ou sexuel semblent avĂ©rĂ©s, il est prĂ©fĂ©rable dâĂ©viter ce mode de rupture.