Des difficultĂ©s Ă©conomiques sans baisse du chiffre dâaffaires, câest possible !
Dans un arrĂȘt rĂ©cent, la Cour de cassation a considĂ©rĂ© quâil nâest pas nĂ©cessaire de remplir tous les critĂšres dâapprĂ©ciation des difficultĂ©s Ă©conomiques du Code du travail pour justifier un licenciement Ă©conomique (Cass. soc., 21 septembre 2022, n°20-18.511).
En effet, lorsque la baisse des commandes ou du chiffre dâaffaires invoquĂ©e par lâemployeur pour justifier un licenciement Ă©conomique nâest pas Ă©tablie, la Cour de cassation prĂ©cise que le juge ne doit pas se limiter Ă ce critĂšre et doit examiner les autres indicateurs Ă©conomiques Ă©numĂ©rĂ©s Ă lâarticle L. 1233-3 du Code du travail, tels que « des pertes d’exploitation ou une dĂ©gradation de la trĂ©sorerie ou de l’excĂ©dent brut d’exploitation, soit par tout autre Ă©lĂ©ment de nature Ă justifier de ces difficultĂ©s ».
En lâespĂšce, la sociĂ©tĂ© invoquait une baisse significative des commandes et du chiffre, mais Ă©galement un niveau dâendettement consĂ©quent et des capitaux propres infĂ©rieurs Ă la moitiĂ© du capital social. Le juge aurait donc dĂ» rechercher si, au regard de ces autres Ă©lĂ©ments, lâemployeur ne justifiait pas de difficultĂ©s Ă©conomiques Ă lâappui du licenciement.
Dans cet arrĂȘt, la Cour de cassation rappelle Ă©galement une jurisprudence constante selon laquelle les difficultĂ©s Ă©conomiques invoquĂ©es par lâemployeur Ă lâappui du licenciement sâapprĂ©cient Ă la date de la rupture du contrat de travail. Ainsi, sâagissant de la baisse des commandes ou du chiffre dâaffaires, cet indicateur sâapprĂ©cie en comparant le niveau des commandes ou du chiffre dâaffaires au cours de la pĂ©riode contemporaine de la notification de la rupture Ă celui au cours de lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente Ă la mĂȘme pĂ©riode (Cass. soc., 1er juin 2022, n°20-19.957).