Le code du travail numérique est en ligne
InstaurĂ© par lâarticle 1 de lâordonnance n° 2017-1387 du 22 septembre 2017, le code du travail numĂ©rique est dĂ©sormais accessible sur le site internet suivant :  www.code.travail.gouv.fr.
Ce service permet aux employeurs et aux salariĂ©s dâaccĂ©der gratuitement, aux dispositions lĂ©gislatives et rĂ©glementaires ainsi quâaux stipulations conventionnelles qui leur sont applicables.
Il ne sâagit pas dâune simple reprise en version numĂ©rique du code du travail tel quâil est consultable sur LĂ©gifrance, mais dâun vĂ©ritable outil pratique et pĂ©dagogique Ă disposition des acteurs du monde du travail pour faciliter la comprĂ©hension et lâapplication de la loi.
Il prĂ©sente les rĂšgles applicables sur tous les thĂšmes de droit du travail et propose des boites Ă outils permettant dâapprĂ©hender la durĂ©e dâun prĂ©avis, de calculer le montant dâindemnitĂ©s de licenciement, de rĂ©diger des lettres de convocation etcâŠ
Attention : les rĂ©ponses fournies par le code du travail numĂ©rique ne prennent en compte ni les accords de groupe, dâentreprise ou dâĂ©tablissement, ni la jurisprudence. Des vĂ©rifications peuvent sâimposer.
Par ailleurs, lâarticle 1 de lâordonnance prĂ©citĂ©e prĂ©cise que « L’employeur ou le salariĂ© qui se prĂ©vaut des informations obtenues au moyen du code du travail numĂ©rique est, en cas de litige, prĂ©sumĂ© de bonne foi ».
Le lĂ©gislateur ne prĂ©cise toutefois pas la portĂ©e de cette prĂ©somption de bonne foi. Sâagit-il dâune prĂ©somption simple ou irrĂ©fragable ? Autrement dit, les parties sont-elles admises Ă apporter la preuve de la mauvaise foi ?
Partons du postulat que cette preuve est admise et prenons lâexemple dâun employeur qui consulte le code du travail numĂ©rique pour vĂ©rifier la durĂ©e de prĂ©avis dâun salariĂ© en cas de licenciement.
Si lâoutil lui indique une durĂ©e de prĂ©avis erronĂ©e et que le salariĂ© ne parvient pas Ă dĂ©montrer la mauvaise foi de lâemployeur, sera-t-il privĂ© de son droit ? Nous pouvons en douter.
Toujours dans lâhypothĂšse prĂ©citĂ©e, lâemployeur pourra-t-il ĂȘtre condamnĂ© Ă verser au salariĂ© une indemnitĂ© correspondant au droit dont celui-ci a Ă©tĂ© privĂ© alors mĂȘme que la preuve de sa mauvaise foi nâest pas rapportĂ©e ? Si tel devait ĂȘtre le cas, lâefficacitĂ© de cette prĂ©somption de bonne foi serait pour le moins discutable.
Par ailleurs, le juge garde-t-il un pouvoir dâapprĂ©ciation des faits et de leur gravitĂ© par rapport Ă une sanction ou devra-t-il uniquement statuer sur la bonne ou mauvaise foi de lâemployeur ?
Il faudra scruter avec attention la jurisprudence des prochaines annĂ©es pour analyser lâimpact que pourrait avoir le code du travail numĂ©rique sur le contentieux en droit du travail.
Dans lâattente, il conviendra de rester prudent sur les consĂ©quences liĂ©es Ă lâutilisation de ce nouvel outil.