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L’obligation de discrĂ©tion des reprĂ©sentants du personnel s’agissant d’informations confidentielles.

Par |2022-07-22T20:44:36+02:00juillet 22nd, 2022|actualités, actualités générales|

Pour rappel, les reprĂ©sentants du personnel sont tenus Ă  une obligation lĂ©gale de discrĂ©tion Ă  l’égard des informations revĂȘtant un caractĂšre confidentiel et prĂ©sentĂ©es comme telles par l’employeur.

Dans un arrĂȘt rĂ©cent, la Cour de cassation apporte des prĂ©cisions sur la nature des informations ayant un caractĂšre confidentiel et les consĂ©quences en cas de divulgation (Cass. soc., 15 juin 2022, n°21-10.366).

Dans un premier temps, la Cour de cassation prĂ©cise que revĂȘtent un caractĂšre confidentiel les informations qui sont de nature confidentielle au regard des intĂ©rĂȘts lĂ©gitimes de l’entreprise, ce qu’il appartient Ă  l’employeur, en cas de contestation, d’Ă©tablir.

En l’espĂšce, pour Ă©tablir le caractĂšre confidentiel des donnĂ©es, les juges constatent que :

  • lors de la rĂ©union avec les reprĂ©sentants du personnel, il avait Ă©tĂ© mentionnĂ© expressĂ©ment que les informations devaient rester strictement confidentielles ;
  • les informations concernaient la gestion interne de l’entreprise ainsi que ses projets de dĂ©veloppement, et avaient donc un caractĂšre confidentiel en raison de leur nature et de leur contenu.

Dans un second temps, les juges constatent que le reprĂ©sentant du personnel n’avait pas respectĂ© les rĂšgles de confidentialitĂ© et de sĂ©curitĂ© informatique destinĂ©es Ă  assurer, vis Ă  vis des tiers non autorisĂ©s, la sĂ©curitĂ© des informations (impression des documents sur l’imprimante de l’hĂŽtel). Ils en dĂ©duisent que le manquement Ă  l’obligation de discrĂ©tion est caractĂ©risĂ© et qu’il justifie une sanction disciplinaire.

Cet arrĂȘt prĂ©cise donc que l’employeur peut sanctionner disciplinairement un reprĂ©sentant du personnel qui ne respecte pas les protocoles de sĂ©curitĂ© informatique mis en place au sein de la sociĂ©tĂ©, au regard du risque de divulgation des informations confidentielles Ă  des tiers.

Voir aussi : Le CSE ne peut pas afficher des informations relevant de la vie personnelle d’un salariĂ© sans respecter certaines conditions

Rappel sur les conditions de licenciement d’un salariĂ© Ă  la suite de son absence prolongĂ©e

Par |2022-07-22T20:32:33+02:00juillet 22nd, 2022|actualités, actualités générales|

En application de l’article L. 1132-1 du Code du travail, tout licenciement d’un salariĂ© en raison de son Ă©tat de santĂ© ou de son handicap est interdit.

Toutefois, cela ne fait pas obstacle Ă  ce qu’un salariĂ© soit licenciĂ©, non pas en raison de son Ă©tat de santĂ©, mais en raison de la situation objective de l’entreprise dont le fonctionnement est perturbĂ© par l’absence prolongĂ©e ou les absences rĂ©pĂ©tĂ©es du salariĂ©. C’est ce que rappelle la Cour de cassation dans un arrĂȘt en date du 06 juillet 2022 (Cass. soc., 06 juillet 2022, n° 21-10.261).

Les juges prĂ©cisent que l’employeur doit dĂ©montrer la dĂ©sorganisation de l’entreprise consĂ©cutive aux absences du salariĂ©, et non se cantonner Ă  la dĂ©sorganisation du service auquel est rattachĂ© le salariĂ©. C’est cette dĂ©sorganisation de l’entreprise qui doit ĂȘtre visĂ©e dans la lettre de licenciement, et surtout caractĂ©risĂ©e.

En l’espĂšce, l’employeur a dĂ©montrĂ© avoir dĂ» pallier l’absence du salariĂ© par une organisation interne et par le remplacement dĂ©finitif de celui-ci. Toutefois, la lettre de licenciement visait uniquement la dĂ©sorganisation du service auquel appartenait le salariĂ©, ce qui ne pouvait suffire Ă  justifier le licenciement du salariĂ©.

Voir aussi : La blague sexiste d’un animateur de tĂ©lĂ©vision justifie son licenciement pour faute grave

Pouvoir d’achat : quelles sont les mesures prĂ©sentĂ©es par le Gouvernement ?

Par |2022-07-07T17:08:10+02:00juillet 7th, 2022|actualités, actualités générales|

Afin de lutter contre l’inflation, le Gouvernement vient d’annoncer une sĂ©rie de mesures en faveur du pouvoir d’achat des français. Le projet de loi « portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat » devrait ĂȘtre examinĂ© par le Parlement au cours de l’étĂ©.

Le cabinet Norma Avocats revient sur les mesures qui concerneraient directement les entreprises.

  • Mesures portant sur l’intĂ©ressement

Le projet de loi prĂ©voit de rallonger la durĂ©e des accords d’intĂ©ressement, ou des dĂ©cisions unilatĂ©rales de l’employeur. Cette durĂ©e passerait de 3 ans Ă  5 ans maximum.

Il est Ă©galement envisagĂ© de permettre aux entreprises de moins de 50 salariĂ©s dĂ©pourvues de CSE ou de DĂ©lĂ©guĂ©s syndicaux (DS), de mettre en place de l’intĂ©ressement par voie unilatĂ©rale.

Rappelons qu’aujourd’hui, cette possibilitĂ© n’est ouverte qu’aux entreprises de moins de 11 salariĂ©s, sans DS ou CSE.

Le Gouvernement envisage en outre de mettre en place une procédure dématérialisée de rédaction des accords collectifs/décisions unilatérales accessible sur internet. Cette procédure permettrait de générer un accord ou une décision type, conforme à la loi et qui sécuriserait les exonérations sociales et fiscales dÚs leur dépÎt sur la plateforme.

Enfin, le projet de loi prĂ©voit de supprimer le contrĂŽle de forme des accords opĂ©rĂ© par l’administration.

  • PĂ©rennisation de la Prime exceptionnelle de pouvoir d’achat

La prime dite « Macron », mise en place en 2019 et renouvelĂ©e chaque annĂ©e depuis, pourrait ĂȘtre pĂ©rennisĂ©e et verrait son montant d’exonĂ©ration rĂ©haussĂ©.

Le montant de la prime exonĂ©rĂ© d’impĂŽts et de cotisations sociales passerait de 1.000 € Ă  3.000 €, sachant que ce plafond pourrait ĂȘtre doublĂ©, passant alors Ă  6.000 € pour les employeurs couverts par un dispositif d’intĂ©ressement ou de participation.

  • NĂ©gociation sur les bas salaires dans les branches

Il est aussi envisagĂ© de complĂ©ter les motifs de fusion des accords de branche. L’objectif est d’inciter les branches Ă  nĂ©gocier sur les salaires et ainsi de permettre une augmentation des minima conventionnels au niveau du Smic.

  • Prime transport

Elle recouvre la prise en charge par l’employeur des frais de carburant ou des frais exposĂ©s pour l’alimentation de vĂ©hicules Ă©lectriques pour les dĂ©placements domicile-travail (sous certaines conditions).

Le plafond d’exonĂ©ration de cotisations pour les frais de carburant passerait de 200 € Ă  400 € par an pour 2022 et 2023.

Information-consultation du CSE dans le cadre de l’activitĂ© partielle : quelles sont les Ă©lĂ©ments Ă  transmettre aux Ă©lus ?

Par |2022-07-04T11:06:38+02:00juillet 4th, 2022|actualités, actualités générales|

Dans les entreprises d’au moins 50 salariĂ©s, l’employeur qui envisage de placer les salariĂ©s en activitĂ© partielle doit au prĂ©alable :

  • Informer et consulter le CSE;
  • Puis, adresser une demande d’autorisation Ă  l’administration*.

Les textes ne prĂ©cisent toutefois pas quel est le contenu de l’information Ă  fournir au CSE dans le cadre d’un projet de mise en activitĂ© partielle.

Selon la Cour d’appel de Versailles (CA Versailles, 6e ch., 12 mai 2022, n°21/00337), l’employeur ne peut pas se contenter de fournir au CSE, les informations transmises Ă  l’administration au soutien de sa demande d’autorisation de l’activitĂ© partielle.

Autrement dit, les seules informations suivantes ne sont pas suffisantes pour que le CSE puisse rendre un avis utile sur la mise en activité partielle :

  • Les motifs justifiant le recours Ă  l’activitĂ© partielle,
  • La pĂ©riode de prĂ©visibilitĂ© de sous-activitĂ©,
  • Le nombre de salariĂ©s concernĂ©s.

Au-delĂ  de ces informations, et comme pour toute consultation, l’employeur doit transmettre aux Ă©lus les donnĂ©es permettant d’établir l’impact de la mise en place de l’activitĂ© partielle sur l’organisation, la gestion et la marche gĂ©nĂ©rale de l’entreprise.

A la lecture de l’arrĂȘt de la Cour d’appel de Versailles, les donnĂ©es Ă  transmettre au CSE peuvent notamment porter sur :

– les prĂ©visions Ă©conomiques chiffrĂ©es et actualisĂ©es sur l’activitĂ© de l’entreprise,

– l’évolution des effectifs et la masse salariale ;

-l’organisation concrĂšte de l’activitĂ© partielle par rĂ©gion, par Ă©tablissement, par service ou par catĂ©gorie professionnelle : critĂšres appliquĂ©s pour rĂ©partir les heures chĂŽmĂ©es, les prĂ©visions d’heures d’activitĂ© partielle, la liste des taches et projets dont le report est envisagé 

 

*Par dĂ©rogation, en cas de sinistres ou d’intempĂ©ries ou en cas de circonstances de caractĂšre exceptionnel, l’avis du CSE peut ĂȘtre recueilli aprĂšs la demande d’autorisation de l’administration.

PrĂ©cisions de la CAA de Paris sur la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) Ă  la suite d’une rupture conventionnelle collective (RCC)

Par |2022-07-01T16:18:03+02:00juillet 1st, 2022|actualités, actualités générales|

La question de la concomitance entre une RCC et un PSE a Ă©tĂ© abordĂ©e par le questions-rĂ©ponses du ministĂšre du Travail relatif aux accords de RCC. Ce document a indiquĂ© que ces deux dispositifs de restructuration n’avaient pas vocation Ă  ĂȘtre mis en Ɠuvre en mĂȘme temps.

 

Un arrĂȘt rĂ©cent de la Cour administrative d’appel (CAA) de Paris du 14 mars 2022 (n° 21PA06607) a apportĂ© des Ă©lĂ©ments complĂ©mentaires sur la question de la succession de ces dispositifs.

 

Dans cet arrĂȘt, la CAA de Paris Ă©tait saisie d’un recours en annulation contre la dĂ©cision d’homologation d’un PSE au motif, selon les syndicats, de la dĂ©loyautĂ© des nĂ©gociations du PSE, car ces nĂ©gociations avaient eu lieu juste aprĂšs la conclusion d’une RCC.

 

Les syndicats ont Ă©tĂ© dĂ©boutĂ©s de l’ensemble de leurs demandes. Pour la CAA de Paris :

 

  • La conclusion d’un accord RCC n’empĂȘche pas la conclusion ou l’établissement d’un PSE, dĂšs lors que les conditions posĂ©es par l’accord RCC sont respectĂ©es, et notamment la pĂ©riode d’interdiction de licenciement pour motif Ă©conomique prĂ©vue Ă  un tel accord. En l’état, le PSE prĂ©voyait des licenciements pour motif Ă©conomique a posteriori de la pĂ©riode d’interdiction de l’accord RCC. Il n’y avait donc pas de violation de l’accord RCC. En effet, au cas d’espĂšce, l’accord RCC avait Ă©tĂ© signĂ© en dĂ©cembre 2020 et excluait tout licenciement Ă©conomique pour l’annĂ©e 2021 au sein de la sociĂ©tĂ© AĂ©roports de Paris (ADP). Fin janvier 2021, la Direction avait entamĂ© des nĂ©gociations pour conclure un PSE et faute d’accord, s’était rĂ©solue Ă  Ă©tablir un document unilatĂ©ralement. Le PSE qui a, par la suite, Ă©tĂ© homologuĂ© par la DREETS prĂ©voyait de premiers licenciements Ă©conomiques Ă  partir de la mi-janvier 2022.

 

  • L’argument de la dĂ©loyautĂ© dans les nĂ©gociations du PSE n’était pas caractĂ©risĂ© puisqu’il n’appartenait pas Ă  la DREETS de contrĂŽler les nĂ©gociations sur la RCC qui ont prĂ©cĂ©dĂ© l’élaboration du PSE. En effet, l’accord RCC n’avait pas fait l’objet d’une contestation et seule l’homologation du document unilatĂ©ral fixant le contenu du PSE Ă©tait ici en cause.

 

  • Enfin, les syndicats avaient demandĂ© Ă  la DREETS d’enjoindre l’employeur de retirer son projet de PSE et de lui interdire de recourir Ă  une procĂ©dure de licenciement pour motif Ă©conomique pour toute la durĂ©e de l’accord de RCC (l’annĂ©e 2021). L’administration avait rejetĂ© cette demande et la CAA a confirmĂ© qu’une telle demande ne relevait pas du pouvoir d’injonction de la DREETS.

 

Le CSE n’est pas consultĂ© si le reclassement du salariĂ© est impossible

Par |2022-07-01T14:43:23+02:00juillet 1st, 2022|actualités, actualités générales|

Lorsqu’un salariĂ© est dĂ©clarĂ© inapte par le mĂ©decin du travail Ă  reprendre l’emploi qu’il occupait prĂ©cĂ©demment, que cette inaptitude soit d’origine professionnelle ou non professionnelle, l’employeur a l’obligation de lui proposer un reclassement, aprĂšs avis du CSE, un autre emploi appropriĂ© Ă  ses capacitĂ©s en tenant compte des prĂ©conisations du mĂ©decin du travail et des indications qu’il formule sur les capacitĂ©s du salariĂ© Ă  exercer l’une des tĂąches existant dans l’entreprise (articles L1226-2 et L1226-10 du Code du travail).

S’est alors posĂ©e la question de savoir si, l’employeur est tenu de consulter le CSE lorsque l’avis d’inaptitude du mĂ©decin du travail prĂ©cise expressĂ©ment que le reclassement d’un salariĂ© est impossible ?

Par un rĂ©cent arrĂȘt en date du 8 juin 2022, la Cour de cassation a exclu toute consultation du CSE en cas d’impossibilitĂ© de reclassement constatĂ©e par le mĂ©decin du travail (Cass.soc., 8 juin 2022, n°20-22.500). Cette dispense de consultation du CSE ne concerne que les cas oĂč le mĂ©decin du travail a expressĂ©ment mentionnĂ© que tout maintien du salariĂ© dans l’emploi serait gravement prĂ©judiciable Ă  sa santĂ© ou que l’état de santĂ© du salariĂ© fait obstacle Ă  tout reclassement dans l’emploi.

Cette solution s’avĂšre logique car dans les deux cas susvisĂ©s, l’employeur n’a pas Ă  effectuer des recherches de reclassement de sorte que la consultation du CSE se trouve purement et simplement privĂ©e d’objet. La position de la Cour de cassation vient ainsi mettre fin Ă  une longue controverse jurisprudentielle et sĂ©curise, enfin, les pratiques en la matiĂšre.

A lire aussi : Les prĂ©cisions du mĂ©decin du travail Ă©mises par courriel sur le reclassement du salariĂ© inapte concourent Ă  la justification de l’impossibilitĂ© de reclassement

 

Attention Ă  la date de dĂ©pĂŽt des accords d’intĂ©ressement !

Par |2022-06-30T16:30:23+02:00juin 30th, 2022|actualités, actualités générales|

Lorsqu’un accord d’intĂ©ressement est conclu, les sommes versĂ©es Ă  ce titre bĂ©nĂ©ficient d’exonĂ©rations fiscales et sociales sous certaines conditions, notamment :

 

  • La conclusion de l’accord avant le premier jour de la deuxiĂšme moitiĂ© de la pĂ©riode de calcul suivant la date de sa prise d’effet (L. 3314-4 du Code du travail) ;

 

 

Lorsque ces conditions ne sont pas respectĂ©es, l’accord produit ses effets, mais il n’est pas possible de bĂ©nĂ©ficier du rĂ©gime d’exonĂ©rations fiscales et sociales (L. 3315-5 du Code du travail).

 

Un arrĂȘt rĂ©cent de la Cour de cassation du 12 mai 2022 (n° 20-22.367) a fait application de ces dispositions en confirmant la perte des exonĂ©rations et la validitĂ© d’un redressement de cotisations par l’URSSAF en consĂ©quence.

 

Au cas d’espĂšce, l’employeur avait jusqu’au 15 octobre 2014 pour dĂ©poser l’accord, mais ne l’a fait que le 12 novembre.

 

DĂ©boutĂ© en appel, l’employeur s’est pourvu en cassation en faisant valoir que l’article L. 3315-5 du Code du travail qui prĂ©cise les consĂ©quences du dĂ©pĂŽt hors dĂ©lai d’un accord d’intĂ©ressement (cf. ci-dessus), prĂ©voit la perte des exonĂ©rations fiscales et non pas des exonĂ©rations sociales, car il vient juste aprĂšs les articles L. 3315-5 et L. 3315-4 du Code du travail relatifs aux exonĂ©rations fiscales de l’intĂ©ressement.

 

La Cour de cassation a rejetĂ© le pourvoi, considĂ©rant que mĂȘme si l’article L. 3315-5 du Code du travail ne prĂ©cise pas quelles exonĂ©rations sont perdues faute de respecter le dĂ©lai de dĂ©pĂŽt de l’accord d’intĂ©ressement, cet article est insĂ©rĂ© dans le chapitre V « rĂ©gime fiscal et social de l’intĂ©ressement », de sorte que la perte des exonĂ©rations englobe les aspects fiscaux et sociaux.

 

Attention aux mentions figurant sur les bulletins de paie des salariés !

Par |2022-06-16T15:56:51+02:00juin 16th, 2022|actualités, actualités générales|

Dans un arrĂȘt rĂ©cent, la Cour de cassation a rappelĂ© que les Ă©lĂ©ments mentionnĂ©s sur les bulletins de paie sont prĂ©sumĂ©s valables, jusqu’Ă  preuve du contraire.

En l’espĂšce, il s’agissait d’une salariĂ©e ayant Ă©tĂ© embauchĂ©e successivement sous contrats Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e puis sous contrat Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e, avec des pĂ©riodes d’interruption entre les diffĂ©rents contrats.

La date d’effet du premier contrat Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e Ă©tant mentionnĂ©e sur ses bulletins de paie comme date d’entrĂ©e dans l’entreprise, la salariĂ©e a revendiquĂ© le bĂ©nĂ©fice d’une reprise d’anciennetĂ© Ă  cette date, alors que l’employeur soutenait que cette mention Ă©tait une erreur, l’anciennetĂ© devant se dĂ©compter Ă  la date d‘embauche en CDI (Cass. Soc., 11 mai 2022, n°20-21.362).

La Cour de cassation a donnĂ© raison Ă  la salariĂ©e en considĂ©rant que la date d’anciennetĂ© figurant sur les bulletins de paie vaut prĂ©somption de reprise d’anciennetĂ©, sauf si l’employeur en rapporte la preuve contraire, ce qui n’était pas le cas en l’espĂšce.

Comment l’employeur peut-il rapporter la preuve contraire ? Il peut dĂ©montrer, par tout moyen, qu’il s’agit, par exemple, d’une erreur matĂ©rielle ou de l’application circonscrite d’une disposition conventionnelle (ex: la Convention collective nationale de travail des Ă©tablissements et services pour personnes inadaptĂ©es et handicapĂ©es du 15 mars 1966 accorde une reprise d’anciennetĂ© aux salariĂ©s uniquement pour la dĂ©termination de leur classification et de leur rĂ©munĂ©ration).

Nous vous recommandons donc de veiller Ă  l’exactitude des mentions figurant sur les bulletins de paie des salariĂ©s, notamment s’agissant de l’anciennetĂ©, mention dĂ©terminante pour le calcul des indemnitĂ©s de rupture.

A lire aussi : Le contrat de travail d’un salariĂ© ne peut ĂȘtre modifiĂ© par accord collectif sans son accord exprĂšs.

Organisation et dĂ©roulement des Ă©lections professionnelles fixĂ©s par l’employeur : le syndicat ne peut les remettre en cause aprĂšs le scrutin

Par |2022-06-16T11:18:49+02:00juin 16th, 2022|actualités, actualités générales|

En principe, les modalitĂ©s d’organisation et de dĂ©roulement des opĂ©rations Ă©lectorales sont fixĂ©es dans le Protocole d’accord prĂ©Ă©lectoral (PAP), nĂ©gociĂ© et conclu par l’employeur et les organisations syndicales intĂ©ressĂ©es.

En l’absence de PAP, et si le juge judiciaire n’est pas saisi de la question, l’employeur fixe de maniĂšre unilatĂ©rale les modalitĂ©s du scrutin.

Dans un arrĂȘt du 18 mai 2022, la Cour de cassation s’est penchĂ©e sur la question de savoir si, aprĂšs le scrutin, un syndicat qui a prĂ©sentĂ© un candidat pouvait demander l’annulation de l’élection en raison des irrĂ©gularitĂ©s affectant la dĂ©cision unilatĂ©rale de l’employeur (Cass., soc, 18 mai 2022, n° 21-11.737)

Selon les juges, ce syndicat ne peut plus, aprĂšs la proclamation des rĂ©sultats, contester la validitĂ© de la dĂ©cision unilatĂ©rale de l’employeur, et demander l’annulation du vote, s’il n’a pas :

  • Au stade prĂ©Ă©lectoral, saisi le juge judiciaire en contestation de la dĂ©cision unilatĂ©rale de l’employeur, ou,
  • Au plus tard lors du dĂ©pĂŽt de sa liste de candidat, Ă©mis des rĂ©serves sur les modalitĂ©s unilatĂ©rales d’organisation et de dĂ©roulement du vote.

La Cour de cassation a repris la position qu’elle avait adoptĂ©e s’agissant de la contestation du PAP nĂ©gociĂ© et signĂ© entre l’employeur et les organisations syndicales intĂ©ressĂ©es (Cass., soc, 24 novembre 2021, n°20-20.962).

Lors des prochaines Ă©lections, les employeurs devront ĂȘtre attentifs aux « rĂ©serves » qui pourront ĂȘtre portĂ©es sur les listes de candidatures, la Cour de cassation n’ayant pas prĂ©cisĂ© la forme, et le niveau de dĂ©tail que doivent contenir ces rĂ©serves.

Comment rĂ©munĂ©rer le temps de dĂ©placement d’un RS se rendant Ă  une rĂ©union du CSE ?

Par |2022-06-03T15:46:30+02:00juin 3rd, 2022|actualités, actualités générales|

Dans un arrĂȘt du 21 avril 2022, la Cour de cassation se prononce sur la rĂ©munĂ©ration du temps de dĂ©placement d’un ReprĂ©sentant syndical qui se rend, en dehors de son temps de travail, Ă  une rĂ©union du CSE organisĂ©e par l’employeur (Cass. soc. 21 avril 2022, n° 20-17.038).

Pour les juges, ce temps de trajet est payĂ© comme du temps de travail effectif dĂšs lors qu’il dĂ©passe le temps de trajet habituel du reprĂ©sentant entre son domicile et son lieu de travail.

La Cour de cassation confirme sa position selon laquelle l’employeur ne peut pas, Ă  la diffĂ©rence des salariĂ©s « ordinaires », octroyer aux reprĂ©sentants du personnel une simple contrepartie en argent ou en repos pour ce temps de dĂ©placement excĂ©dentaire.

Ce temps de trajet excĂ©dentaire est d’ailleurs comptabilisĂ© au titre des heures supplĂ©mentaires (Cass. soc, 27 janvier 2021, n°19-22.038).

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