Organisation et dĂ©roulement des Ă©lections professionnelles fixĂ©s par lâemployeur : le syndicat ne peut les remettre en cause aprĂšs le scrutin
En principe, les modalitĂ©s d’organisation et de dĂ©roulement des opĂ©rations Ă©lectorales sont fixĂ©es dans le Protocole dâaccord prĂ©Ă©lectoral (PAP), nĂ©gociĂ© et conclu par lâemployeur et les organisations syndicales intĂ©ressĂ©es.
En lâabsence de PAP, et si le juge judiciaire nâest pas saisi de la question, lâemployeur fixe de maniĂšre unilatĂ©rale les modalitĂ©s du scrutin.
Dans un arrĂȘt du 18 mai 2022, la Cour de cassation sâest penchĂ©e sur la question de savoir si, aprĂšs le scrutin, un syndicat qui a prĂ©sentĂ© un candidat pouvait demander lâannulation de lâĂ©lection en raison des irrĂ©gularitĂ©s affectant la dĂ©cision unilatĂ©rale de lâemployeur (Cass., soc, 18 mai 2022, n° 21-11.737)
Selon les juges, ce syndicat ne peut plus, aprĂšs la proclamation des rĂ©sultats, contester la validitĂ© de la dĂ©cision unilatĂ©rale de lâemployeur, et demander lâannulation du vote, sâil nâa pas :
- Au stade prĂ©Ă©lectoral, saisi le juge judiciaire en contestation de la dĂ©cision unilatĂ©rale de lâemployeur, ou,
- Au plus tard lors du dĂ©pĂŽt de sa liste de candidat, Ă©mis des rĂ©serves sur les modalitĂ©s unilatĂ©rales dâorganisation et de dĂ©roulement du vote.
La Cour de cassation a repris la position quâelle avait adoptĂ©e sâagissant de la contestation du PAP nĂ©gociĂ© et signĂ© entre lâemployeur et les organisations syndicales intĂ©ressĂ©es (Cass., soc, 24 novembre 2021, n°20-20.962).
Lors des prochaines Ă©lections, les employeurs devront ĂȘtre attentifs aux « rĂ©serves » qui pourront ĂȘtre portĂ©es sur les listes de candidatures, la Cour de cassation nâayant pas prĂ©cisĂ© la forme, et le niveau de dĂ©tail que doivent contenir ces rĂ©serves.