Attention aux mentions figurant sur les bulletins de paie des salariés !
Dans un arrĂȘt rĂ©cent, la Cour de cassation a rappelĂ© que les Ă©lĂ©ments mentionnĂ©s sur les bulletins de paie sont prĂ©sumĂ©s valables, jusqu’Ă preuve du contraire.
En l’espĂšce, il sâagissait d’une salariĂ©e ayant Ă©tĂ© embauchĂ©e successivement sous contrats Ă durĂ©e dĂ©terminĂ©e puis sous contrat Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©e, avec des pĂ©riodes d’interruption entre les diffĂ©rents contrats.
La date dâeffet du premier contrat Ă durĂ©e dĂ©terminĂ©e Ă©tant mentionnĂ©e sur ses bulletins de paie comme date d’entrĂ©e dans l’entreprise, la salariĂ©e a revendiquĂ© le bĂ©nĂ©fice dâune reprise d’anciennetĂ© Ă cette date, alors que lâemployeur soutenait que cette mention Ă©tait une erreur, lâanciennetĂ© devant se dĂ©compter Ă la date dâembauche en CDI (Cass. Soc., 11 mai 2022, n°20-21.362).
La Cour de cassation a donnĂ© raison Ă la salariĂ©e en considĂ©rant que la date d’anciennetĂ© figurant sur les bulletins de paie vaut prĂ©somption de reprise d’anciennetĂ©, sauf si l’employeur en rapporte la preuve contraire, ce qui nâĂ©tait pas le cas en lâespĂšce.
Comment lâemployeur peut-il rapporter la preuve contraire ? Il peut dĂ©montrer, par tout moyen, qu’il s’agit, par exemple, d’une erreur matĂ©rielle ou de l’application circonscrite d’une disposition conventionnelle (ex: la Convention collective nationale de travail des Ă©tablissements et services pour personnes inadaptĂ©es et handicapĂ©es du 15 mars 1966 accorde une reprise dâanciennetĂ© aux salariĂ©s uniquement pour la dĂ©termination de leur classification et de leur rĂ©munĂ©ration).
Nous vous recommandons donc de veiller Ă l’exactitude des mentions figurant sur les bulletins de paie des salariĂ©s, notamment s’agissant de l’anciennetĂ©, mention dĂ©terminante pour le calcul des indemnitĂ©s de rupture.
A lire aussi : Le contrat de travail dâun salariĂ© ne peut ĂȘtre modifiĂ© par accord collectif sans son accord exprĂšs.